A LA RENCONTRE DE FREDERIC BOUIX, PRESIDENT DE LA FEDERATION FRANCAISE D’EQUITATION

Publié le 21 février 2025 à 10h46 dans Non classé

Olbia poursuit son cycle d’entretiens des présidentes et présidents de fédération nouvellement élus afin de les découvrir et leur permettre de partager leur vision et leurs défis pour leur mandat.

Aujourd’hui nous échangeons avec Frédéric Bouix, Président de la Fédération française d’équitation. 

Crédit photo : ©TCA.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours jusqu’à votre élection à la présidence de la FFE ?

J’ai rejoint la Fédération en 1998, à une époque où elle était encore structurée sous un modèle confédéral avec trois entités distinctes : sport, tourisme et poney. À l’origine, j’étais guide de tourisme équestre et je ne pensais faire qu’un passage éclair… Finalement, j’ai occupé différentes fonctions au sein de la fédération, jusqu’à devenir délégué général pendant douze ans, entre 2012 et 2024.

L’histoire de la FFE est marquée par des transformations structurelles. Pouvez-vous nous en dire plus sur la fusion des différentes entités ?

Oui, c’est une évolution qui a débuté dans les années 80 avec une demande des pouvoirs publics d’unifier les structures. En 1987, nous avons d’abord eu un modèle confédéral, avec un chapeau commun sous le nom de la Fédération française d’équitation, mais les trois branches (sport, tourisme et poney) continuaient à fonctionner indépendamment. Ce n’est qu’en 1999 que la fusion a été réellement finalisée, avec une licence unique et une organisation centralisée.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous présenter à la présidence de la fédération ?

J’avais toujours eu un engagement associatif fort, et après de nombreuses années au sein de la Fédération, je me suis interrogé sur la suite de mon engagement. L’ancien président ne souhaitant pas poursuivre un nouveau mandat, j’ai considéré que c’était le bon moment pour me lancer. Il y avait une continuité à assurer, et je voulais aussi apporter ma propre vision pour faire évoluer la Fédération et asseoir encore davantage la place du cheval dans la société.

Comment s’est déroulée votre campagne ?

Contrairement à beaucoup de fédérations, constituer une liste paritaire consistait pour nous à diminuer le nombre de femmes, car nous sommes une fédération à majorité féminine. La campagne a ensuite débuté par une phase de collecte de soutiens, nécessaire pour déposer une liste, ce que nous avons pu faire en octobre. Initialement, une seconde liste s’était constituée, mais elle n’a pas pu aller au bout en raison de non-conformités statutaires. Cette situation a créé des tensions et une campagne de dénigrement de nos adversaires, mais j’ai préféré rester concentré sur mon projet pour la Fédération, et j’ai mené ma campagne, (sur mon temps et avec des moyens personnels) comme si nous étions toujours deux listes en course. J’ai finalement été élu le 19 décembre dernier.

Vous connaissiez déjà très bien la Fédération, pour y être depuis plus de 25 ans. Y a-t-il néanmoins quelque chose qui vous a surpris en prenant vos fonctions ?

J’ai pu observer quelques changements sur les relations humaines et sur le nombre de nouvelles sollicitations que j’ai pu recevoir. Sur le fonctionnement interne en revanche, je n’ai pas eu de surprises, je peux m’appuyer sur mon historique au sein de la fédération. Ce qui est certain, c’est que pour un président venant totalement de l’extérieur, l’appropriation des dossiers aurait été un défi immense, et il n’est pas sûr qu’un mandat suffise à cela.

Quels sont les grands axes de votre projet fédéral ?

La formation est une priorité centrale. Il est essentiel d’accompagner les dirigeants d’établissements équestres, qui sont souvent d’anciens cavaliers ou moniteurs devenus chefs d’entreprise sans véritable préparation. Il y a aussi un enjeu fort autour de la formation continue des enseignants et des élus fédéraux, pour leur permettre de mieux exercer leurs responsabilités.

Nous voulons également renforcer le développement des activités connexes à la pratique sportive, en exploitant les atouts du cheval dans des domaines comme la rééducation, la santé ou l’éducation. L’équitation ne doit pas être perçue uniquement comme un sport, mais comme un levier d’inclusion et de bien-être. Et cette thématique permet également de répondre à une troisième priorité de notre mandat qui est le bien-être animal et l’acceptabilité sociale associée à la pratique de l’équitation.

Avez-vous constaté un effet « Jeux Olympiques » sur le nombre de licenciés ?

Pas vraiment. Contrairement à d’autres sports où les grands événements inspirent directement les pratiquants, l’équitation attire avant tout par la relation avec le cheval, pas nécessairement par la compétition. Nous avons pu observer que les grandes échéances sportives n’ont jamais eu d’impact significatif sur notre nombre de licenciés.

Vous avez choisi d’être un président à plein temps. Pourquoi ce choix ?

Ce rôle demande une implication totale. J’ai fait le choix d’une présidence rémunérée, car il est impossible aujourd’hui de mener un tel projet efficacement sans y consacrer tout son temps. D’autres fédérations fonctionnent encore sur un modèle où le président est bénévole ou détaché par son entreprise, mais je pense qu’une gouvernance professionnelle est un atout pour répondre aux enjeux actuels.

Avez-vous des sources d’inspiration extérieures au monde du cheval ?

Oui, et c’est essentiel. L’équitation est un sport, mais aussi un secteur qui touche à l’agriculture, à l’éducation et au développement territorial. Mon intérêt pour l’agriculture et mon engagement dans d’autres structures m’offrent un prisme plus large que le seul cadre sportif.

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