Olbia poursuit son cycle d’entretiens des présidentes et présidents de fédération nouvellement élus afin de les découvrir et leur permettre de partager leur vision et leurs défis pour leur mandat.
Aujourd’hui, nous rencontrons Roger Paoletti, président de la Fédération française du sport d’entreprise.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours jusqu’à la présidence de la FFSE ?
J’ai débuté ma carrière en 1975 comme enseignant d’éducation physique en Tunisie avant de rejoindre les relations internationales du ministère des Sports, puis le CNOSF. J’ai occupé plusieurs postes au sein de fédérations sportives, notamment l’haltérophilie et le triathlon. J’ai aussi exercé un mandat de maire, ce qui m’a permis d’acquérir une vision élargie du rôle du sport dans la société. En 2005, j’ai intégré la FFSE en tant que Directeur technique national jusqu’en 2014. J’ai ensuite pris le rôle de Secrétaire général, aux côtés de Didier Besseyre, avant de prendre la présidence de la fédération en décembre 2024.
Comment s’est déroulée votre élection à la tête de la FFSE ?
La transition a été naturelle. L’équipe dirigeante est restée quasiment la même, avec quelques ajustements pour renforcer la mixité et la représentativité des territoires. Didier Besseyre ayant atteint la limite de trois mandats, nous avons consulté différents acteurs au sein de la fédération avant qu’il m’encourage à me présenter. Mon engagement de longue date a permis d’assurer une continuité sans rupture, évitant ainsi toute inquiétude, notamment pour l’équipe salariée.
Pourquoi cet engagement particulier pour la FFSE ?
Le sport en entreprise est bien plus qu’un simple loisir. C’est un outil de bien-être et de management : il augmente la productivité de 8 % et réduit l’absentéisme de 25 %. Notre fédération propose une diversité de disciplines : avec une seule licence, on peut pratiquer le tir à l’arc un jour, puis la voile ou le rugby le lendemain.
Nous avons aussi une forte dimension inclusive. Par exemple, chaque année, nous organisons les Jeux nationaux du sport en entreprise, qui sont notre propre version des Jeux Olympiques. Pour y participer, il n’y a pas de sélection, uniquement une inscription. On y retrouve une trentaine de disciplines, et l’ambiance est unique : des sportifs confirmés côtoient des amateurs, des salariés de tous horizons participent, et il n’y a aucun critère de sélection. Notre volonté est de rendre le sport véritablement accessible à tous.
Quels sont vos axes prioritaires pour votre mandat ?
Nous souhaitons renforcer le maillage territorial en identifiant précisément les besoins locaux et en soutenant les structures existantes. Nous voulons combler les « déserts sportifs » et faciliter l’accès au sport pour les entreprises qui souhaitent l’intégrer dans leur culture interne.
Nous avons mis en place un Conseil des Ligues et un Conseil des Départements, avec des référents chargés de coordonner et d’animer ces instances. L’objectif est de fluidifier la communication entre les acteurs et d’accompagner les initiatives locales.
Nous allons aussi redéfinir nos programmes sportifs avec l’arrivée d’un nouveau Directeur technique national. Il s’agira d’ancrer plus solidement certaines disciplines au sein de notre fédération et de développer des collaborations avec d’autres fédérations délégataires.
Comment accompagnez-vous les entreprises qui souhaitent développer une pratique sportive pour leurs salariés ?
Nous avons développé @work, notre plateforme digitale qui simplifie la mise en place du sport en entreprise. Ce service clé en main prend en charge l’ensemble de l’organisation : définition des créneaux, mise à disposition d’animateurs sportifs et fourniture des équipements nécessaires.
Si @work est un levier économique pour la fédération, il répond surtout à une demande croissante des entreprises. Beaucoup de dirigeants veulent promouvoir l’activité physique auprès de leurs salariés mais ne savent pas par où commencer. Avec @work, nous leur apportons une solution facile et efficace.
Nous avons aussi lancé une certification, le Certificat de Coach d’Activité Physique en Entreprise (CAPE), qui forme les éducateurs sportifs aux réalités du monde du travail. Ce programme leur permet d’adapter leur approche aux besoins spécifiques des entreprises.
La FFSE joue aussi un rôle fort à l’international. Quels sont vos projets ?
Nous avons la chance d’avoir un Secrétaire général, ancien président de la fédération, qui est également à la tête des fédérations européenne et mondiale du sport d’entreprise. La France est un leader sur ces sujets, et nous avons organisé des événements d’envergure comme les Jeux européens du sport d’entreprise à Bordeaux en 2023, qui ont rassemblé plus de 8 000 participants. Nous voulons renforcer notre rôle au sein des instances internationales et accompagner d’autres pays dans la structuration de leur propre modèle de sport en entreprise.
Avez-vous des sources d’inspiration en dehors du sport ?
Le sport est omniprésent dans ma vie ! Mais j’aime aussi tout ce qui touche à la convivialité et au partage. En Corse, où je vis, j’organise des sorties en mer avec les plaisanciers, des moments de partage autour de la voile et de la nature. Ce qui me passionne, c’est le lien social que peut créer une activité collective, que ce soit sur un terrain de sport, dans une entreprise ou en pleine mer.
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